La réponse de M. Bayrou au Pr. Grimaldi

Voici la réponse de François Bayrou du 5 janvier 2012 à la lettre aux candidats du Professeur Grimaldi :

Monsieur le Professeur,

Je vous remercie bien vivement de m'avoir envoyé le "Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire" que vous avez rédigé et qu'ont signé 123 personnalités représentatives de la société civile.

Permettez-moi de vous préciser d'abord que je partage votre inquiétude sur l'évolution d'un système de santé qui s'éloigne de plus en plus des objectifs qui lui étaient assignés. Comme vous l'écrivez également, cette dérive vers une santé à deux vitesses s'accompagne, chez les soignants, d'une véritable crise d'identité et de reconnaissance professionnelles.

Une profonde réforme s'impose, sur le fondement des principes que vous définissez dans votre ouvrage : solidarité, égalité, prévention, qualité des soins, éthique médicale, démocratie sanitaire. Il conviendra de l'entreprendre, non de manière fractionnée et dans l'urgence, mais dans une vision globale des objectifs à atteindre et des moyens pour y parvenir. Cela suppose à mes yeux, une association très étroite des professionnels de santé, des patients et des gestionnaires à la conduite de ce changement de grande ampleur.

S'il y a en effet une leçon à retenir, depuis une trentaine d'années, c'est la vanité de l'émiettement des mesures partielles et sans vue d'ensemble.

Globalement, j'adhère à la plupart des propositions que vous faites. Comme vous le reconnaissez d'ailleurs, on peut encore ajuster, ici ou là, les dispositifs à mettre en oeuvre. Vous pourrez d'ailleurs constater prochainement à l'occasion de l'un des Forums que j'organiserai en février, que mon analyse est très proche de celle que vous faites.

Enfin, j'espère que la campagne présidentielle qui s'ouvre sera naturellement l'occasion de ce légitime débat public que vous appelez de vos voeux. Pour ma part, je m'efforcerai d'y contribuer de mon mieux.

En vous remerciant d'avoir ainsi fait oeuvre utile, sur un sujet d'importance majeure, je vous prie, Monsieur le Professeur, d'agréer et de transmettre à vos co-auteurs, l'expression de toute ma considération.

François Bayrou

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